Gilbert Vincent-Caboud est l’un des auteurs les plus connus des éditions Brandon. Poète depuis sa jeunesse, il est passé maître dans l’art de naviguer entre deux mondes : d’une part son quotidien, l’usine, puis la retraite et d’autre part, son monde intérieur, fait de littérature et de poésie. Un équilibre ancré depuis des décennies dont tout auteur en devenir peut s’inspirer. 

Qu’est-ce qu’être auteur selon vous ? Comment définir ce métier ?

Pour Gilbert Vincent-Caboud, être auteur suppose un large périmètre : “un auteur peut être scénariste, journaliste ou encore théâtreux.” Auteur et écrivain ne sont donc pas synonymes pour lui et la question du métier est complexe en soi. 

Si un métier suppose de gagner sa vie alors le qualificatif d’auteur ne convient pas tout à fait” selon lui. Ce qui est certain est la nécessité pour tous les auteurs d’obtenir un statut équivalent à celui d’intermittent du spectacle, un statut qui puisse fournir certains avantages : de la sécurité et de la stabilité car “la grande difficulté en écriture est le temps d’apprentissage”. 

Pour écrire, de longues années sont nécessaires pour la majorité des auteurs et ce temps, assez long, n’est pas rémunéré. Une différence se fait alors entre les personnes disposant d’assez de moyens et qui “peuvent se permettre de vivre sans salaire un certain temps pour acquérir l’expertise nécessaire” et ceux qui ne disposent pas de ces ressources. 

La question devient-elle plus précise en parlant d’écrivain ? 

Pour Gilbert Vincent-Caboud, parler d’écrivain plutôt que d’auteur est bien différent. Le sujet devient plus précis à évoquer le métier d’écrivain : “cela apporte tout de suite une autre nuance car lorsque l’on parle d’écrivain, on commence à parler d’artiste.” Mais l’enjeu d’un statut reconnu demeure le même. 

Au-delà de cette notion de statut, le métier d’écrivain implique pour Gilbert Vincent-Caboud “de la conviction pour le sujet que l’on traite, de l’empathie pour nos personnages et de l’engagement”. Il s’agit aussi d’avoir ce qu’il nomme le “sens du swing” : l’élaboration d’un texte qui détient une unité, “une mélodie bien à lui qui emporte le lecteur dans une espèce de valse”. 

Avec l’addiction d’une partie de la population aux écrans, il souligne une difficulté actuelle au métier d’écrivain. Par une référence aux créateurs de jeux vidéo notamment “qui emmènent enfants et adultes dans un monde imaginaire en seulement quelques images”, il souligne l’impossibilité aujourd’hui de donner à lire des descriptions de plusieurs dizaines de pages. Contrairement à de nombreux romans du XIXe siècle, à l’instar de l'œuvre d’Honoré de Balzac, les romans actuels doivent captiver le lecteur dès les premières pages. 

Il faut parvenir en quelques mots, quelques paragraphes à emmener le lecteur dans son propre monde.” 

Comment êtes-vous devenu auteur ? Quel a été votre parcours ?

L’écriture fait partie de la vie de Gilbert Vincent-Caboud depuis son enfance ou presque. Ayant commencé à écrire à dix ans, il est issu du monde de la poésie avant tout et a travaillé de nombreuses années avec des auteurs et artistes de tous horizons : comédiens, poètes, écrivains ou encore plasticiens. Sa première publication fut un recueil de poèmes en 1976 aux éditions Saint-Germain-des-Prés. 

Pour lui, écrire avait d’abord pour enjeu de créer un monde, des mondes qui lui convenaient mieux que la réalité. “Si nous écrivons, c’est que le monde actuel ne nous convient pas. Nous essayons de nous en créer un. Ou alors, nous nous imaginons d’autres mondes, plus drôles, plus beaux que le nôtre, et nous avons envie de les partager”.

Analysant son parcours d’écrivain, Gilbert Vincent-Caboud en tire d’abord un enseignement sur la nécessité de se remettre en question et de persévérer : “rien n’est jamais acquis”. 

Et la remise en question doit intervenir à chaque nouveau projet, pour chaque texte. “Si on ne le fait pas, nous sommes des artisans de bas étage”. En effet, certains (nombreux) écrivains peuvent céder à la facilité et refusent d’approfondir leur monde pour varier leurs écrits. Selon Gilbert Vincent-Caboud, “si l’on dispose d’un personnage, d’un bon lieu, d’une bonne recette, on peut la décliner à l’infini.” Mais lui ne s’y reconnaît pas. 

Autre aspect incontournable de son parcours : toutes les rencontres qu’il a pu faire et le soutien que ces personnes lui ont apporté tout en lui procurant “une autre vision des choses”. Et encore aujourd’hui, tous les gens qu’il rencontre le font évoluer. C’est une certitude pour lui : “si l’on cesse d’évoluer, on régresse”. 

Parmi les rencontres ayant façonné son parcours se trouvent les plasticiens avec lesquels il a pu travailler et qui lui ont apporté ce qu’il nomme “le sens de la perfection”. Il s’agit d’utiliser toute la matière dont on dispose et de ne rien gaspiller dans l’élaboration de son œuvre. 

Les événements marquants de son parcours sont multiples et mettent en valeur l’enchaînement de rencontres et de constructions, plus que certaines étapes isolées. De la Maison de la Poésie aux rencontres théâtrales en passant par son expérience de responsable syndical de son département, chaque environnement lui a procuré quantité d’enseignements. 

Son expérience syndicale lui a notamment beaucoup appris dans le défi que représente la reformulation de rapports arides en une lecture plus abordable et agréable mais aussi la puissance de la rhétorique. 

La rencontre avec Caroline Nicolas et Brandon & Compagnie eut lieu lors d’un festival il y a quatre ou cinq ans. Le manuscrit “Les Vies inférieures” ayant intéressé les éditions Brandon, la collaboration a démarré autour de ce roman à la structure si particulière : “chaque chapitre est construit comme une nouvelle ou presque. Le roman n’aurait pas pu prendre une autre forme”. Les interactions entre passé, présent et futur ont d’ailleurs toujours intéressé Gilbert Vincent-Caboud. 

Avez-vous rencontré des obstacles ou des épreuves dans votre parcours d'auteur ? 

Épreuve est un bien grand mot et, des obstacles, j’en ai traversé comme tout le monde”. 

Gilbert Vincent-Caboud, selon lui, a eu beaucoup de chance, ayant été entouré par des personnes qui l'ont toujours soutenu. Et tout était question de visée : “dans la mesure où mon objectif était d’améliorer mon écriture et de ne pas (forcément) avoir le prix Goncourt, c’était un peu plus simple”. 

Mais les obstacles récurrents que rencontrent les auteurs existent bel et bien et Gilbert Vincent-Caboud les a connus. Envoyer son manuscrit à quinze éditeurs et ne rien recevoir en retour n’est jamais agréable. “Chaque fois que l’on se rend à la boîte aux lettres, ce n’est jamais facile. Il ne faut pas le cacher.

Les obstacles sont toujours présents mais “il ne faut pas se décourager”. 

À quoi ressemble votre quotidien d'auteur ? Quel est votre rythme d'écriture ?

Au quotidien, Gilbert Vincent-Caboud a pris l’habitude d’amasser beaucoup de matière. Toutes les activités qu’il effectue au quotidien — jardiner, s’occuper du potager, cuisiner, bricoler — il les conduit en compagnie de ses personnages du moment. 

Je prends des notes en continu. Avant, je notais sur des bouts de papier, maintenant sur mon téléphone”. 

Il prend donc le temps au quotidien que sa réflexion mûrisse, il garde à l’esprit ses pensées d’écriture avant de saisir son stylo, d’écrire, puis de relire. C’est de cette manière qu’il travaille depuis des décennies, notamment lorsqu’il était à l’usine. “J’amassais mes idées durant la journée et j'écrivais le soir. Sauf urgence d’écriture, où je m’isolais pour coucher sur le papier quelques phrases et idées clés”. 

Gilbert Vincent-Caboud a conservé cette approche au-delà de ses journées à l’usine, une fois à la retraite, très à l’aise avec la cohabitation de ses deux mondes : le monde réel et son monde littéraire.

Pour ses sessions d’écriture, il s’y attelle à peu près tous les deux jours pour une heure et demie à deux heures lorsqu’il s’agit d’un roman. “Pour la poésie, le rythme est différent.” L’approche est plus celle de l’élaboration d’une œuvre d’art : “c’est l’exigence du beau, de l’unité, de l’image parfaite”.

Finalement, les moments où il n’écrit pas sont très rares. 

Je souhaiterais presque un jour avoir la tête vide. Ne plus avoir d’histoires à raconter car, quelque part, cela voudrait dire que j’aurais écrit ce que j’avais à écrire”. Heureusement, cela n’est pas près d’arriver ! 

Pour donner une idée des multiples projets qui fourmillent en son esprit, Gilbert Vincent-Caboud détaille qu’en cours d’écriture d’un troisième roman aux éditions Brandon, il prend déjà des notes, en parallèle, pour le suivant. 

Je ne m’arrête jamais. Cela peut d’ailleurs être fatiguant”. Son écriture demeure un monde à part, et son entrée en retraite n’a rien changé à sa fréquence d’écriture.  

Quelles sont vos "mauvaises habitudes" en écriture ?

Tout auteur a de mauvaises habitudes, du moins des axes d’amélioration qu’il s’attache à travailler en continu. Et Gilbert Vincent-Caboud ne fait pas exception : “j’en ai, c’est certain. Sachant que je viens de la poésie, j’ai tendance à employer beaucoup d’adjectifs et de descriptions”. 

En effet, sur un premier jet, il ne se fixe pas de limite. C’est lors de la réécriture qu’il s’applique à élaguer ce surplus : moins d’adjectifs et moins d’adverbes pour plus de précision. 

Nous avons tous des mots qui reviennent tout le temps”, que nous employons trop souvent. L’enjeu est de se laisser aller à la spontanéité sur un premier jet, sans trop s’attarder sur ces “mauvais réflexes” pour les travailler en profondeur lors de la réécriture, pour “aller à l’essentiel”

Gilbert Vincent-Caboud s’attarde également sur une supposée “mauvaise habitude" que de nombreux auteurs ont souvent : une tendance à l’éparpillement. “J’essaie d’être un peu moins désordonné, d’avoir un petit peu plus de rigueur”. 

Mais, en y réfléchissant, c’est aussi cette manière de fonctionner qui lui permet d’ouvrir de nombreux chemins créatifs qui n’étaient pas définis d’avance. Cela fait partie de son processus créatif. 

Alors, existe-t-il vraiment de “mauvaises habitudes” en écriture ? Parvenu à un niveau professionnel, rien n’est moins sûr. 

Selon vous, quelle place doit ou peut tenir la formation en écriture dans le parcours d'un auteur ? Doit-on continuer à se former une fois publié ? 

Pour Gilbert Vincent-Caboud, cela dépend de chaque personne. Le concernant, la littérature l’a passionné au collège et au lycée — constituant un début de formation — et “la lecture a fait le reste”. 

Il appuie donc le postulat que la lecture demeure le premier champ de formation pour tout auteur en devenir mais également pour tout auteur établi. 

Par ailleurs, ce sont aussi les rencontres avec d’autres auteurs qui lui ont permis de progresser. 

Pour ce qui est des formations à l’écriture plus encadrées, Gilbert Vincent-Caboud perçoit leur intérêt surtout dans l’accélération qu’elles permettent : “je pense que cela peut faire gagner du temps”. 

Mais pour lui, l’enjeu demeure de dépasser la formation en elle-même, d’aller au-delà des méthodes pour vraiment s’approprier l’enseignement reçu. C’est une sorte d’affranchissement et de prise d’autonomie nécessaire pour devenir auteur. 

Une formation peut donc aider mais n’est pas indispensable. 

Il reste l’auto-formation : “toujours rechercher, poursuivre ses efforts et écouter les conseils” pour permettre le renouveau d’année en année. “Il faut toujours se remettre en cause en écriture” afin de ne pas refaire ce que l’on a déjà fait car il n’y a aucun intérêt artistique à cela. 

Gilbert Vincent-Caboud cite notamment les romans de Fred Vargas en exemple. “Tous ses livres sont différents les uns des autres. Les personnages évoluent, il n’y a pas de symétrie parfaite”. 

Quelles ont été vos relations avec vos éditeurs ? Comment percevez-vous le travail éditorial ? 

Ayant collaboré avec une demi-douzaine d’éditeurs, Gilbert Vincent-Caboud a toujours entretenu avec eux des relations cordiales, empreintes de sympathie. Caroline Nicolas des éditions Brandon est même devenue une amie : “nos connaissances du monde littéraire se complètent beaucoup”. 

Ce qui n’empêche pas Gilbert Vincent-Caboud de souligner l’apparition de tensions possibles avec certains éditeurs lorsqu’il s’agit de soucis de droits d’auteurs ou encore lorsque “certains pensent toujours avoir raison”. 

Mais dans la grande majorité des cas “on peut discuter de tout”, à condition que les deux parties — auteur et éditeur — se remettent en question. 

Le travail éditorial sur ses œuvres, notamment parues chez Brandon & Compagnie, a varié selon les chapitres et passages de ses romans et recueils de poésie. “Le fond ne se discute même pas. Ce sont toujours des questions de forme sur lesquelles l’échange se fait vraiment.”

Certains chapitres sont retravaillés mot à mot tandis que d’autres sont envisagés d’une manière plus globale. Ce qui compte demeure “la qualité de l’objet qui en ressort, le livre finalisé”. 

La publication, et après ? Comment passer d’un roman à l’autre ? 

A mesure que le temps passe, Gilbert Vincent-Caboud aspire à une plus grande simplicité d’écriture dans ses romans et recueils de poésie : “de moins en moins d’adjectifs, de la fluidité. C’est l’idée de l’image parfaite que je poursuis.”

Il vise la précision aussi “ un travail de l’essentiel, tout en conservant la force du texte”. 

C’est un processus qui, après six ou sept ans, commence à produire ses effets. Et le travail de réécriture s’amenuise à mesure que ses premiers jets s’améliorent. 

J’écris d’abord au stylo pour aller plus vite et conserver cette fluidité qui passe mieux de l’esprit à la feuille de papier” avec le stylo comme vecteur. Par l’écran, Gilbert Vincent-Caboud est tenté de corriger trop rapidement et perd ce fameux swing de l’écrivain qu’il évoquait plus tôt. C’est vrai qu’il est agréable de penser que le bon vieux stylo et le carnet ne font jamais défaut. 

Quels conseils avez-vous pour des auteurs en devenir ? 

Selon Gilbert Vincent-Caboud, il faut avant tout travailler, lire le plus possible et oublier l’image que projette d’autres auteurs : “oublier le rêve ou l’utopie. Il faut écrire ses œuvres, avoir un vrai projet d’écriture et y travailler sans relâche.”

En matière de lecture, il conseille d’étudier le plus de romans possibles mais également beaucoup de poésie “et pas seulement ce que l’on aime”. 

C’est en poésie qu’il trouve “les images les plus parfaites”. Pour lui, c’est là que l’on “apprend à se passer d’adjectifs, à éviter le superflu”. Parmi les poètes qu’il savoure se trouvent Vladimir Maïakovski ou encore Gaston Couté. La poésie encourage la prise de risque en écriture, apprenant aux auteurs à “oser des choses en termes d’images. À écrire ce que l’on n’oserait pas forcément dans un roman” si on ne l’avait pas lu en poésie. Pour Gilbert Vincent-Caboud, la poésie aide à définir et amplifier la musicalité d’un texte tout procurant la précision nécessaire pour “donner un vrai épiderme à un personnage ou à un endroit.”

Lui-même lit trois à quatre romans par semaine, notamment des policiers issus de la littérature américaine. Pour Gilbert Vincent-Caboud, les bons romans policiers sont souvent des modèles d’écriture, en particulier ceux publiés dans les années cinquante, soixante et soixante-dix Outre-Atlantique. “Ils sont souvent construits comme de vraies tragédies, avec une structure robuste et efficace. Les vrais romans noirs sont en fait assez courts et touchent au cœur le lecteur.” Parmi les auteurs français, outre les incontournables tels que Fred Vargas, il conseille Jean-Bernard Pouy ou encore Didier Daeninckx. 

Au fond, en matière de lecture, il faut “lire de tous les genres et tous les formats pour étendre ses horizons.” Élargir son point de vue tout en trouvant sa voie, “écouter les bonnes gens tout en sachant dire non parfois”. Tout est une question d’équilibre. 

L’expérience procure une confiance progressive en son savoir car, au fond, “il s’agit d’acquérir son propre style”, peu à peu, afin que le lecteur puisse nous reconnaître tout le temps. Il faut donc de la technique, certes, et de la méthode, mais il faut aussi “être capable de faire un pas de côté, de maîtriser la technique tout en laissant émerger son authenticité. C’est ce qui nous différencie.”

Enfin, en matière de conseils aux futurs auteurs, Gilbert Vincent-Caboud attire l’attention sur la nécessité de persévérer au fil des années et de ne pas céder à la facilité. 

Il lui arrive encore de se dire “je n’y arriverai jamais” en lisant d’autres auteurs. Mais il s’impose d’explorer son authenticité et de ne jamais réécrire le même livre. “Beaucoup trop d’auteurs recherchent l’image immédiate et ne s’aventurent pas hors des sentiers battus.” Pour Gilbert Vincent-Caboud, cela pourra fonctionner au début mais non sur la durée. 

La perfection n’existe ni chez les auteurs ni chez les éditeurs. L’essentiel est de toujours prendre du plaisir et de saisir sa chance lorsqu’elle se présente. Lorsque l’on éprouve des difficultés à écrire, “il faut se rappeler que nous sommes heureux de le faire”. 

Selon vous, quelles sont les clés pour séduire son audience ? 

La notion de séduction me gêne”. C’est une image avec laquelle Gilbert Vincent-Caboud ne se sent aucun lien. “L’essentiel est de conserver son authenticité” car chaque auteur aura son audience, il s’agit donc de ne pas forcer les choses. 

La question demeure “de ne pas toujours écrire la même chose. D’être dans son style tout en innovant. C’est une remise en question perpétuelle, comme dans tous les arts.

Bonus : des maisons d'édition, des librairies, des sites à recommander ? 

Je recommande bien sûr les maisons d’édition de Brandon & Compagnie ” pour tout auteur en devenir. Concernant les grandes maisons d’édition parisiennes, lorsqu’un nouvel auteur est publié — non issu du “sérail” — “c’est avant tout une question de chance.” 

En matière de librairies, Gilbert Vincent-Caboud conseille “les petites librairies indépendantes près de chez soi qui fournissent conseils et possibilités de dédicaces avec des rencontres entre auteurs et lecteurs”. 

Les confinements de l’année 2020 ont empêché ce genre d’interactions mais, en 2021, l’espoir renaît.