Journal d'un travail éditorial, 1er épisode.
J'ai attendu quelques mois avant d'évoquer ici le travail éditorial entamé avec Caroline Nicolas, éditrice aux éditions Brandon & Compagnie, pour mon roman Les pavés du pardon.
En quoi consiste ce mystérieux travail éditorial ? Quelles ont été les étapes pour y parvenir ? Quelles sont les conditions de succès et les risques d'échec de ce processus ? Et quelle est la suite ?
J'ai à coeur de vous partager sur ce blog mon expérience personnelle, mon vécu de ce premier travail éditorial que je découvre en même temps, ou presque, que vous.
La curiosité m'habitait : que se passe-t-il lorsqu'une maison d'édition a accepté notre manuscrit ? Quel est ce trou noir entre la finalisation du manuscrit et l'impression ?
Alors, d'ici à la publication de mon roman — entre septembre 2022 et janvier 2023 — je vous emmène dans la découverte et le décryptage d'un travail éditorial. En première ligne.
Avant de vous laisser à la lecture de cet article, j'ai quelque chose à vous partager.
Si la publication de mon premier roman vous intéresse, vous embarque, vous enthousiasme ; si vous souhaitez soutenir la publication et garantir le tirage d'un nombre d'exemplaires important et bien dosé (en phase avec l'audience potentielle de lecteurs, impression écologique et raisonnée) alors je vous invite à remplir ce petit formulaire en ligne.
4 questions, 1 minute pour déclarer votre intérêt pour un système de précommandes du livre qui sera mis en place prochainement. Merci d'avance pour votre soutien !
Et pour vous mettre en appétit, voici un court résumé : un roman psychologique, tendu entre passé, présent et avenir mais aussi entre la France (Paris) et la Bulgarie (Sofia). Trois destins — un père et sa fille, immigrés italiens, et un fugitif bulgare — vont s'entremêler, se confronter et s'élever (ou chuter) par leur rapport à un passé lourd que chacun aura une manière bien particulière de tenter de surmonter...
Principes de la révision éditoriale : collaboration et patience
Un travail éditorial est la phase finale de (re)travail du manuscrit conduit en bonne intelligence entre l'éditeur/trice et l'auteur/trice sur quelques semaines à quelques mois en moyenne. L'intensité, la complexité ainsi que la durée de cette révision éditoriale varie en fonction de nombreux critères :
- la maturité du texte et son besoin d'affinage, ou non, par rapport à l'audience visée
- l'ancienneté de la collaboration entre l'auteur et l'éditeur : connaître l'identité de l'auteur, son style d'écriture, ses points forts et ses axes d'amélioration facilite le travail éditorial par rapport à une primo-collaboration
- l'existence d'un planning de publication ou non et de dates butoirs
- de manière plus prosaïque, les disponibilités de l'éditeur et de l'auteur et le défi d'accorder les emplois du temps au quotidien le temps de la révision éditoriale
- ...
L'enjeu est bien d'aboutir à la version finale du texte, celle qui sera mise en page, imprimée et lue par tout un chacun. Il ne faut donc rien laisser passer. Caroline Nicolas cite une image qui, personnellement, me parle : il s'agit de passer le texte au "rayon X" à la fois sur le fond et sur la forme. La cohérence du fil narratif, des propos tenus par les personnages, de la clarté des intrigues au choix de chaque mot, à la tournure de chaque phrase et figure de style.
Et cela prend du temps. Le parcours de formation du cycle Roman de Brandon & Compagnie m'avait habituée à me montrer patiente sur la correction des textes mais le travail éditorial pousse ces principes plus loin encore. Il nous arrive fréquemment de passer une heure sur une seule page, et cela fait déjà trois mois que j'ai entamé le travail éditorial des pavés du pardon.
Mais ce n'est pas une preuve de la piètre qualité du manuscrit (heureusement !). On est confrontés en tant qu'auteur à la dure réalité : tout manuscrit peut et doit être retravaillé pour émerger dans sa version la plus aboutie, équilibrée, mature. Dans sa meilleure forme littéraire.
Et je suis désormais convaincue qu'un auteur ne peut pas effectuer ce travail seul. Le rôle d'un bon éditeur est essentiel dans ce processus.
Mon vécu d'auteur : révision éditoriale, la phase la plus dure ?
Le marathon se poursuit. Cela fait maintenant près de cinq ans que je planche sur le manuscrit des pavés du pardon. Deux années à travailler seule une première version, deux années et demi de formation avec Brandon & Compagnie avant d'entamer la révision éditoriale depuis octobre 2021.
C'est une phase ardue mais très riche en apprentissage : on est confrontés à notre ego d'auteur — qu'il faut maîtriser, à la nécessité de se remettre en question, aux remarques de l'éditeur qu'il faut approuver ou remettre en cause, à la patience qu'il faut encore travailler car ce travail de longue haleine exige l'humilité des processus longs et méticuleux.
La fierté et le bonheur de pouvoir partager la meilleure version du roman est au bout du chemin. Je m'y accroche car les moments d'impatience et de frustration peuvent être encore fréquents. Mais cela en vaut la peine car j'apprécie toujours plus pouvoir travailler un texte en profondeur et le voir se transformer petit à petit en la meilleure version possible.
Ce travail éditorial me rappelle donc la persévérance et l'humilité qui doivent m'accompagner, mais cela permet également de voir émerger mon identité d'auteur. Les éléments sur lesquels je ne transige pas, les concessions que je suis prête à faire, la ligne directrice et la vision créatrice auxquelles je souhaite me tenir.
C'est en me confrontant aux choix qu'amène le travail éditorial et les questionnements de mon éditrice que cette identité se dévoile.
Rendez-vous le mois prochain pour un 2e épisode de ce journal d'un travail éditorial !
En attendant, pour être informé/e du lancement des précommandes pour Les pavés du pardon, c'est par ici !