Cela fait sept mois que le site Je suis auteur a été lancé. Sept mois d’articles de blog, d’interviews d’auteurs et d’éditeurs, de recommandations de livres et de maisons d’édition, d’introductions à des formations en écriture. Certains l’auront remarqué : pour la plupart des articles de blog, en guise de conclusion, je partage mon expérience d’auteur. Par fragments, je vous partage mon rythme d’écriture, les obstacles surmontés, les habitudes prises et les difficultés qui perdurent. Mais, jusqu’ici, je n’avais pas encore dédié un article à mon expérience personnelle. En échangeant avec certains, j’ai cru comprendre que mon vécu d’auteur en devenir pourrait en aider d’autres car nos parcours peuvent se ressembler.

Voici quatre des premiers enseignements que j'ai déjà pu retenir et formaliser. 

1/ Accepter que l’on ne sait pas écrire, avant d’apprendre à le faire

Autodidacte depuis mes années collège, ayant déjà rédigé trois manuscrits en solitaire, je pensais savoir écrire. Plus jeune et bonne en français, j’obtenais des compliments de professeurs pour mes rédactions et dissertations et, surtout, je me passionnais pour les histoires que je racontais. Trois manuscrits terminés tout de même, c’est quelque chose ! Mais, cela ne suffisait pas. Cela ne suffit pas. Écrire dans le cadre scolaire et écrire pour les autres n’a rien à voir ; entre écrire pour soi et écrire pour être lu, il y a un monde. Je l’ai appris avec les années : les pages s'amoncelaient sans que je n’observe de progrès dans mon style, la portée de mes dialogues ou encore la structure de mes récits. Seule, j'avançais à l’aveugle. J’avais besoin d’avis professionnel et d’un accompagnement sur la durée, non pas quelques ateliers ponctuels qui donnent l’illusion d’enseigner l’art d’écrire. On y stimule l’imagination, on partage de bons moments, mais les méthodes et bonnes pratiques prennent bien plus de temps à être enseignées et assimilées.

Encouragée par mes proches, j’ai décidé de changer mon fusil d’épaule : autant s’attaquer à un autre format et tenter d’acquérir un peu de visibilité auprès de professionnels. En participant à des concours de nouvelles. En septembre 2018, j’ai remporté le premier prix des trophées Brandon, catégorie Roman : c’était l’opportunité qui me manquait. C’est finalement en entamant le cycle spécialisé Roman de Brandon et Compagnie — un parcours de formation sur trois ans — que je me suis rendue à l’évidence : je ne savais pas écrire. Ou plutôt, je ne savais pas écrire pour les autres et j’étais encore loin de pouvoir donner vie à un manuscrit de qualité. 
Les premiers mois ont été difficiles dans la mesure où j’ai d’abord dû accepter ce constat mais également la montagne d’enseignements que je m'apprêtais à gravir. Pour autant, accompagnée par Caroline Nicolas, je ne doutais pas. Au fil des sessions, j’ai été rassurée : personne ne naît avec une plume à la main ou une maîtrise parfaite de la grammaire littéraire. Ce sont des choses qui s’apprennent, alors je me suis relevé les manches.

2/ Écrire, une question d’habitude 

Deuxième étape : s’imposer, puis apprécier, d’écrire tous les jours. Cela aura été l’une des premières recommandations du cycle Roman de Brandon et Compagnie que j’applique depuis deux ans. En toute transparence, et parce que je tiens un compte assez précis, je m’abstiens d’écrire seulement deux à quatre jours par mois en fonction de mon niveau d’activité ou de fatigue. Mon maximum est quatre jours de pause par mois, pas un de plus. En se tenant à une telle discipline on se rend compte de la véracité de cet adage connu de tous : quand on veut, on peut. J’ai aménagé mon emploi du temps presque sans effort tant l’enjeu était important pour moi. 

J’écris le plus souvent tôt le matin, et j’apprécie de rendez-vous avec moi-même. Il s’approche d’une méditation tant cette heure ressemble à une bulle, à l’abri des sonneries de réveil, des odeurs de pain beurré et des premières notifications d’email. 
La régularité dans l’écriture m’a procuré quantité de bienfaits, j’ai d’ailleurs déjà pu évoquer ce sujet dans un autre article.

3/ Avoir de la patience, démontrer de l’obstination

Écrire et faire publier un roman est long. Écrire et faire publier un premier roman prend encore plus de temps. Comptez dix ans sans accompagnement, deux à trois fois moins peut-être avec un cycle de formation sur la durée comme ceux que proposent Brandon et Compagnie, l’atelier Bing ou encore l’école Les Mots.

Certes, il y a des exceptions et celles-ci, lorsqu’elles parviennent à la publication, sont d’autant plus visibles. Mais ne les laissons pas nous éblouir et oublier ce qui est exigé de la majorité des auteurs en devenir : de la patience, beaucoup de patience, et de l’obstination.

Pour ma part, mon premier roman — en cours d’écriture et prévu au catalogue des éditions Brandon — a déjà quatre ans au compteur. Deux à le rédiger seule dans mon coin et deux années déjà de cycle Roman. Je suis en plein dans la troisième et dernière année de ce parcours de formation. En tout, cela fera entre cinq et six ans de travail quotidien, ou presque, sur un seul manuscrit. Eh oui, nos personnages, il faut les apprécier car nous sommes amenés à passer du temps avec eux ! Souvent bien plus qu’avec certains proches.

C’est au-delà d’un marathon, et pourtant l'exercice ne m’est pas inconnu. J’ai couru le marathon de Paris en 2017 à l’issue d’un entraînement intensif de plus de trois mois. C’était long et prenant, mais ce n’est en rien comparable à l’écriture. Écrire un roman et le faire publier se situe sur une autre échelle. C’est une course de fond et, pour atteindre l’arrivée, il faut apprécier chaque pas. Et ne jamais rien tenir pour acquis.

Intégrer les bonnes pratiques enseignées prend du temps. Dans la pratique, nous sommes toujours menacés de “retomber” dans certains de nos travers : trop d’adjectifs, trop de descriptions, des dialogues creux ou encore des incohérences dans la structure de nos récits. Alors, personnellement, je garde en tête qu’il me reste encore beaucoup de choses à apprendre et que ce sera le cas tout au long de ma carrière à venir d’auteur.

4/ Apprécier chaque pas, pour l’effort qu’il demande et pour l’avancée qu’il procure 

Je ne suis plus l’auteur (en devenir) que j’étais il y a deux ou trois ans. C’est étrange de l’écrire et peut-être plus encore de le lire mais c’est bien le cas. La manière dont je structure mes phrases, dont je prépare l’écriture d’une scène ou encore d’un dialogue n’est plus la même. Aujourd’hui, je serais même tentée de comparer mes premiers manuscrits à de la prise de notes mais je suis probablement trop sévère. 

Je prends d’autant plus de plaisir à écrire aujourd’hui que je maîtrise mieux l’outil qu’est la langue française et les méthodes d’écriture que j’ai pu tester et éprouver ces dernières années. Comme pour un instrument où l’on apprécie d’autant plus jouer que l’on connaît ses accords, où le solfège n’est plus une contrainte mais un socle sur lequel construire. 

Il reste encore de longs mois de travail sur mon premier roman mais c’est une perspective qui m’enthousiasme car je compte apprécier chaque session d’écriture. Pour devenir l’auteur que j’aspire à être.

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Et voici un court résumé : un roman psychologique, tendu entre passé, présent et avenir mais aussi entre la France (Paris) et la Bulgarie (Sofia). Trois destins — un père et sa fille, immigrés italiens, et un fugitif bulgare — vont s'entremêler, se confronter et s'élever (ou chuter) par leur rapport à un passé lourd que chacun aura une manière bien particulière de tenter de surmonter...