Carrie, Shining, Misery, It, Under The Dome… que vous soyez fan de romans d’horreur, vous connaissez forcément l’un des livres de Stephen King - au moins via le cinéma et les séries. En cinquante ans, il a publié 61 romans, écoulés à plus de 350 millions d’exemplaires. Des chiffres qui donnent le tournis et pourraient décourager l’auteur en devenir qui a déjà du mal à écrire un seul roman. Mais cela ne devrait pas le détourner de la lecture d'un des ouvrages moins connus, Écriture : Mémoires d'un métier, à mi-chemin entre l’autobiographie et le manuel d’écriture, publié en 2000. Tout apprenti auteur peut y trouver de précieux conseils, et un secret ou deux.

La boîte à outils de Stephen King

Après une première partie sur les moments forts de sa vie d’écrivain, King nous présente sa boîte à outils, et nous invite à créer la nôtre. Imaginez une grande caisse en bois, solide et à plusieurs niveaux. Comme toute boîte à outils qui se respecte, elle doit contenir tout ce dont vous avez besoin pour créer, écrire, mais rester transportable, partout avec vous. 

Le premier niveau de la boîte, les outils dont vous avez besoin en premier, ce sont les mots. Vos mots à vous. King conseille d’identifier son vocabulaire et de ne pas tenter d’en imiter un autre. Vous aimez les mots compliqués comme Lovecraft ? Lâchez-vous. Vous avez un vocabulaire plus quotidien et direct ? Faites-en bon usage. Pas de complexe : “utilisez le premier mot qui vous vient à l’esprit, s’il est approprié et imagé (colorful)”.

Le deuxième niveau de la boîte concerne la grammaire. King ne s’attarde pas sur ce point, et renvoie vers la “Bible” des écrivains anglophones : The Elements of Style de Strunk and White. Mais les conseils de cet ouvrage sont aussi valables pour la langue de Molière : privilégiez la voix active et traquez les adverbes.

Le troisième et dernier niveau de la boîte traite de l’écriture de fiction. King commence par l’outil dont il n’a pas besoin : une intrigue. King différencie l’histoire (story) de l’intrigue (plot), et compare l’histoire à un fossile de dinosaure qu’il faut excaver du sol. L’histoire est déjà en vous et il convient de l’extraire le plus délicatement possible. Utiliser un plan détaillé reviendrait à la dégager au marteau-piqueur. Il faut partir d’une situation, d’une histoire, et voir où cela nous mène. De même, pour les personnages qui selon lui évoluent seuls à partir du point de départ et qu’il faut se contenter de suivre. 

Ecrire, écrire et écrire encore

En fait, il n’y a pas de secret : pour bien écrire, il faut lire et beaucoup pratiquer. Si vous n’avez pas le temps de lire, vous n'apprendrez pas d’autres écrivains et, de fait, n’avez pas le temps d’écrire non plus. King dit écrire deux mille mots par jour, mais l’auteur débutant peut commencer à mille. Tous les jours.

Pour écrire, il faut s’installer dans un espace à soi, qui peut être très simple ; King a écrit son premier best-seller, Carrie, dans la buanderie de sa roulotte. Il y a une seule condition : la porte de la pièce doit pouvoir se fermer. L’auteur est seul avec son texte, sans distraction. Il a le droit d’écouter de la musique pour mieux bloquer le monde extérieur. Tout ce qu’il veut, même du AC/DC à fond (le groupe préféré de King). Mais il doit se créer une routine d’écriture. C’est en étant rigoureux que la “muse” peut rendre visite. 

En trois mois, King a généralement écrit le premier jet de l’un de ses romans. Il le laisse ensuite “reposer” six semaines et se lance dans l'intervalle sur un autre projet. Une nouvelle par exemple. Une fois que la première version nous semble avoir été écrite dans une autre vie, lointaine, c'est enfin le moment de passer au corrections. Lors de cette phase de réécriture, King corrige les manques de cohérence, identifie les thèmes qu’il veut accentuer, réorganise si besoin. Maintenant (et seulement maintenant) il peut ouvrir la porte et montrer son texte à d’autres. 

Contrairement à ce que nous conseillons sur le blog, King conseille de faire lire ce que l’on a écrit à ses proches. King écrit toujours avec sa femme, Tabitha King, en tête comme première lectrice. Que faire des retours de ses lecteurs ? King a une règle simple : si une scène ou un personnage divise l’opinion, gardez-les tels quels. Si tous les lecteurs trouvent un même point problématique, il faut se remettre en question.

La magie de l’écriture

On peut trouver la discipline de King inatteignable et sa facilité à “trouver” des histoires décourageante. Mais ce livre plein d’humour (qui recèle de nombreux conseils qui n’ont pas trouvé leur place dans cet article) est avant tout une ode à l’écriture, à la magie de cette transmission télépathique entre l’auteur et son lecteur. Le “King de l’horreur” clôt son livre sur une autorisation : “vous pouvez, vous devriez, et si vous avez le courage de commencer, vous écrirez”. Chiche ?

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Et voici un court résumé : un roman psychologique, tendu entre passé, présent et avenir mais aussi entre la France (Paris) et la Bulgarie (Sofia). Trois destins — un père et sa fille, immigrés italiens, et un fugitif bulgare — vont s'entremêler, se confronter et s'élever (ou chuter) par leur rapport à un passé lourd que chacun aura une manière bien particulière de tenter de surmonter...